INTERVIEW CROISÉE
AURELIE BREME
Après un DUT en génie biologique spécialisé en qualité et agroalimentaire, j’ai rejoint une licence professionnelle en transformation et valorisation des agroressources à Reims. Le cursus était sur deux ans en alternance au CESI.
FLORENCE BARRICAULT
J’ai suivi un cursus de formation générale en agroalimentaire, complété d’un master 2 d’ingénieur sensoriel à Agro Sup Dijon. J’ai continué à me spécialiser en intégrant une formation en management Qualité Hygiène Sécurité Environnement (QHSE) puis plus tard une formation dans le vin en passant le Diplôme Universitaire d’Aptitude à la Dégustation (DUAD).
*QHSE : Qualité Hygiène Sécurité Environnement
Pourquoi vos métiers sont cruciaux dans le cadre de notre activité ?
Florence Barricault : Nous veillons à la qualité des produits et au respect des processus afin de donner satisfaction au client .
Aurélie Brême : Rendre possible le respect de cahiers des charges exigeants nous permet d’ouvrir nos vins à de nouveaux marchés.
En quoi pensez-vous que les métiers de la Qualité Hygiène Sécurité et Environnement (QHSE) représentent les origines de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) ?
Aurélie : Selon moi la RSE est pensée en continuité de nos métiers QHSE. Cela fait des années que nous comptabilisons et suivons nos déchets, nos consommations de ressources et que nous veillons à la proximité géographique des fournisseurs. Laurent Fédou y tenait beaucoup. Finalement il s’agit de bonnes pratiques et de bon sens.
Florence : Comme la QHSE, la RSE est une discipline très transversale avec des indicateurs communs et imbriqués. Elle implique donc de travailler avec fournisseurs, clients, collaborateurs, dans un environnement local avec tout un panel de parties prenantes.
Depuis 1982, huit ouvriers (dont caristes, chauffeurs routiers et ouvriers agricoles) sur dix sont des hommes d’après l’INSEE. Observez-vous tout de même une féminisation du métier sur nos sites de production ?
Aurélie : La féminisation de nos métiers est assez timide mais elle s’est accélérée ces cinq dernières années. Aujourd’hui nous sommes six femmes sur le périmètre de la production et les métiers occupés sont variés : conductrice de ligne, habillage, cariste. Nous avons également la chance d’avoir une cuverie portée par des femmes, Cynthia et Isabelle.
Florence : Certains métiers techniques restent encore largement occupés par des hommes à cause de leur pénibilité notamment. A Bordeaux nous avons réalisé de nombreux investissements pour réduire la pénibilité et ouvrir la porte aux femmes (robots deboxeurs, dépalettiseurs par exemple…). Sur certains métiers de la production, il y a eu parfois presque autant de femmes que d’hommes. Aujourd’hui, nous avons une jeune femme de moins de 25 ans au service maintenance, Léa, qui a été embauchée après son contrat pro. La féminisation reste assez rare dans ces métiers.
Qu’est-ce que vous conseillez aux personnes qui veulent faire votre métier ?
Florence : Il faut savoir s’adapter aux différentes situations, être agile. En effet les journées peuvent être vite bouleversées et dans le cadre de notre audit IFS inopiné, l’auditeur peut venir n’importe quand dans l’année ! La rigueur est donc de mise.
Aurélie : S’ajoute à cela le fait de savoir partager de nouvelles règles sans que les gens se braquent. Il faut multiplier les canaux de communication, les incitations et les sensibilisations. Il faut être assez créatif finalement. Aurélie et Florence : Diplomatie, persévérance et pédagogie sont les maîtres mots.